M. Jean-Marc Sauvé a annoncé, ce mercredi 20 octobre 2021, devant la Commission des lois de l’Assemblée nationale française, qu’il rencontrera le pape François à Rome, en décembre, probablement le 9 décembre 2021.
M. Sauvé dit avoir rendez-vous à Rome avec tous les membres de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique entre 1950 et 2020 (CIASE).
La réforme du volet pénal du Code de droit canonique (CDC de 1983) sera entrée en vigueur le 8 décembre.
M. Jean-Marc Sauvé (CIASE) à l’Assemblée nationale © capture de Zenit / Assemblée nationale
Réaction du pape au Rapport Sauvé
Le pape François a exprimé sa réaction à la publication du « Rapport Sauvé » sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique entre 1950 et 2020, lors de l’audience générale du lendemain, le 6 octobre 2021. Il s’est adressé tout d’abord aux victimes qui doivent être placées au « centre des préoccupations ». Le pape a prié en silence avec quatre évêques français.
Aux victimes
En italien, à l’occasion de l’audience générale, le pape a en effet déclaré, en présence de quatre évêques français: « Je désire exprimer aux victimes ma tristesse et ma douleur pour les traumatismes qu’elles ont subis et ma honte, notre honte, ma honte, pour la très longue incapacité de l’Eglise à les mettre au centre de ses préoccupations, et je les assure de ma prière. »
L’ampleur
Le pape a souligné l’ampleur de ces drames: « Hier, la Conférence Episcopale et la Conférence des religieux et des religieuses de France ont reçu le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise, chargée d’évaluer l’ampleur du phénomène des agressions et des violences sexuelles commises sur les mineurs à partir de 1950. Malheureusement, le nombre en est considérable. »
La honte
Le pape a prié avec l’assemblée : « Et je prie et prions tous ensemble : “A toi Seigneur la gloire, à nous la honte” : c’est le moment de la honte. J’encourage les évêques et vous, chers frères, qui êtes venus ici partager ce moment. »
La prévention
Il a demandé à nouveau que tout soit fait dans l’Eglise catholique pour empêcher à l’avenir de tels « drames »: « J’encourage les évêques et les Supérieurs religieux à continuer à faire des efforts afin que de semblables drames ne se reproduisent pas. »
La responsabilité
Le pape a aussi invité à la « responsabilité » des baptisés: « J’exprime aux prêtres de France ma proximité et mon soutien paternel devant cette épreuve, qui est dure mais salutaire, et j’invite les catholiques français à assumer leur responsabilité pour garantir que l’Eglise soit une maison sûre pour tous. Merci. »
Prière avec 4 évêques
A l’occasion de cette audience, le pape a rencontré quatre évêques de France: Mgr Yves Le Saux (Le Mans), Mgr Laurent Dognin (Quimper et Léon), Mgr Pierre-Yves Michel (Valence) et Mgr Emmanuel Gobillard (auxiliaire, Lyon). Ils ont prié ensemble en silence.
Les travaux de la CIASE
Après deux ans et demi de travaux, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, installée depuis le 8 février 2019, a remis le mardi 5 octobre 2021 à 9 heures son rapport à ses mandants, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), et Sr Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF).
Le rapport de la commission a été présenté par son président, Jean-Marc Sauvé, lors d’une réunion diffusée en direct sur plusieurs plateformes, notamment sur la chaîne Youtube de KTO.TV.
Le rapport de la commission, un résumé du rapport, ainsi que ses annexes sont consultables dans l’onglet « Rapport final ».
Les travaux de la commission se sont arrêtés à la remise de son rapport.
Cependant, la plateforme téléphonique de la Fédération France Victimes, agréée par le Ministère de la Justice, est à l’écoute au 116 006 (numéro gratuit, ouvert 7j/7, de 9h à 19h) et peut orienter vers une association d’aide aux victimes locale.
Ces associations ont pour mission l’accueil, l’écoute, l’information sur les droits, le soutien psychologique et l’accompagnement dans les démarches des victimes d’infractions pénales, et ce, même si on ne dépose pas plainte. L’aide et le soutien proposés sont gratuits et confidentiels.
La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants a également lancé son appel à témoignages.
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