Michel Lonsdale : « il vivait toujours avec Dieu, avec l’Amour »


Pour rendre hommage à Michel Lonsdale (1931-2020), un grand acteur franco-britannique et le président d’honneur de la Diaconie de la Beauté, nous publions – deux ans après son décès – un texte d’Anne Facérias, son amie et directrice de la Diaconie de la Beauté.


À titre du président d’honneur, Michel Lonsdale a fait le pèlerinage à Rome en 2018 et il a reçu la bénédiction du pape François, le 20 février 2019. Il lui avait présenté son livre-entretien avec Anne Facérias écrit avec le cardinal Paul Poupard: « Sur la voie de la Beauté et de l’Amour ».


Voici le texte d’Anne Facérias.


Deuxième anniversaire de l’arrivée au ciel de Michel Lonsdale


Déjà deux ans que notre bien cher Michael nous a quittés. C’était un 21 septembre 2020 au moment de l’Angélus pour la saint Matthieu, dans la brise légère et la lumière de midi. Une douce lumière extérieure est venue prendre pour l’éternité toute sa lumière intérieure. Après avoir reçu les derniers sacrements la veille au soir, il était prêt pour le grand départ ! J’ai recueilli son dernier souffle comme un cadeau de la sainte providence.


Michael nous parlait souvent de la lumière. Il se plaisait à dire et à expliquer : l’artiste est traversé par une lumière dont il ne connait pas la source ! Il est maintenant près de cette source qu’il a cherchée toute sa vie.  Il nous appelle encore et toujours à devenir ces « guetteurs de Beauté » pour ne pas sombrer dans la désespérance.


Michael continue depuis l’autre rive à distiller ses éclats de lumière et d’amour ! Au cœur de notre mouvement de la Diaconie de la Beauté crée au Vatican pendant le Synode la Nouvelle Évangélisation (octobre 2012), Michael reste vivant, une pierre fondatrice, un roc et un exemple ! Régulièrement, nous cueillons de jolis « clins Dieux » qui nous permettent de croire qu’il est toujours là au milieu de nous.


De son vivant, et pendant plusieurs années, il a été notre Président d’honneur d’un Festival de la Beauté à Cannes pendant le Festival International du Film. Depuis son envol, nous organisons des Festivals itinérants à sa mémoire ! 5 villes l’année dernière, 10 cette année :  Paris/Nantes/Lyon/Autun/Toulouse/Lourdes/Rouen/Haute-Savoie/ Madagascar entre fin octobre et la mi-décembre 2022.


Ces Festivals se décident au printemps au cours d’une retraite spirituelle, à l’ombre d’un monastère (abbaye de Solesmes en 2021, monastère des sœurs de Bethléem en 2022) et se concrétisent à l’automne autour de la fête de sainte Cécile, patronne des musiciens.


Chaque ville choisit sa manière de rendre hommage à Michael. Dans cet esprit, nous avons inauguré au cours du festival à Paris le 3 décembre 2021 notre « galerie Michael Lonsdale » située derrière l’Assemblée nationale. Depuis, chaque mois, des artistes viennent exposer.


Michael, un peintre


Peu le savent, son œuvre de peintre est plus discrète, mais pas moins étonnante et comme complémentaire de son travail d’acteur. Si le comédien traduit les émotions en les incarnant, la peinture lui permet de donner des couleurs. Les formes qu’il dessine et les jeux de lumière qui pétrissent ces formes sont comme sa voix d’une originalité incomparable. À 17 ans il voulait être peintre et n’a jamais cessé de l’être.


Michael, un acteur


Il a comme acteur et comédien joué dans ce que la culture compte comme excellence de Marguerite Duras à Stephen Spielberg en passant par Samuel Becket et Peter Handke. Cette dimension caractérise son talent et sa singularité. Une présence hors du commun. Il a su jouer sur tous les registres, interpréter des personnages contradictoires tout en restant toujours lui-même. Lecteur de grands textes, il savait leur donner de la vie et saisir ainsi notre être tout entier.


Michael, un témoin


La foi qui l’a habité toute son existence a pétri sa bonté et l’a transformée. Son visage apaisé dans sa vieillesse avec un regard d’enfant témoigne de sa réalisation spirituelle. Ce n’était pas un théologien, mais il vivait toujours avec Dieu, avec l’Amour. Cette dimension intérieure lui a permis d’incarner de manière inoubliable frère Luc, moine médecin dans le film « Des Hommes et des Dieux ».


Son œuvre et son humanité ont paisiblement nourri nos cœurs et régalé nos yeux. Lui si humble, si peu sûr de lui, a atteint la stature d’un homme parfait comme dirait saint Paul. Il est entré dans cette gloire qui n’est pas éphémère et qui rayonne encore plus.


Mais que reste-t-il lorsqu’ au soir de notre vie, le livre se ferme ? Il reste ces scintillements qui ressemblent au plus beau vitrail. Comme disait saint Bernard : le livre ici s’achève, mais pas notre histoire !


 


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