Catéchèse : la justice, vertu sociale par excellence


Catéchèse sur les vices et les vertus (14) La justice

Chers frères et sœurs, joyeuses Pâques et bonjour !


Nous voici arrivés à la deuxième des vertus cardinales : aujourd’hui nous parlerons de la justice. C’est la vertu sociale par excellence. Le Catéchisme de l’Église catholique la définit ainsi :  » la vertu morale qui consiste dans la constante et ferme volonté de donner à Dieu et au prochain ce qui leur est dû » (n° 1807). Voilà ce qu’est la justice. Souvent, lorsqu’on évoque la justice, on cite également la devise qui la représente : « unicuique suum«  – « Á chacun ce qui lui appartient ». C’est la vertu du droit, qui cherche à régler avec équité les relations entre les personnes.


Elle est représentée allégoriquement par la balance, car elle vise à « équilibrer les comptes » entre les hommes, surtout lorsqu’ils risquent d’être faussés par un déséquilibre. Le but de la justice est que, dans une société, chacun soit traité selon sa dignité. Mais les anciens maîtres enseignaient déjà que cela nécessite également d’autres attitudes vertueuses, telles que la bienveillance, le respect, la gratitude, l’affabilité, l’honnêteté : des vertus qui contribuent à une bonne coexistence entre les personnes. La justice est donc une vertu au service d’une bonne coexistence entre les personnes.


Nous comprenons tous que la justice est fondamentale pour la coexistence pacifique dans la société : un monde sans lois qui respectent les droits serait un monde dans lequel il est impossible de vivre, il ressemblerait à une jungle. Sans justice, il n’y a pas de paix. En effet, si la justice n’est pas respectée, des conflits sont générés. Sans justice, on instaure la loi de la domination du plus fort sur le plus faible, et cela n’est pas juste.


La justice est une vertu qui agit aussi bien dans les grandes choses que dans les petites : elle ne concerne pas seulement les tribunaux, mais aussi l’éthique qui caractérise notre vie quotidienne. Elle établit des relations sincères avec les autres : elle réalise le précepte de l’Évangile, selon lequel le discours chrétien doit être :  » “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais.  » (Mt 5,37). Les demi-vérités, les discours subtils qui cherchent à tromper le prochain, les réticences qui cachent les véritables intentions, ne sont pas des attitudes conformes à la justice. L’homme juste est droit, simple et franc, il ne porte pas de masque, il se présente tel qu’il est, il a un parler vrai. Le mot « merci » est souvent sur ses lèvres : il sait que, quel que soit notre effort pour être généreux, nous restons redevables à notre prochain. Si nous aimons, c’est aussi parce que nous avons d’abord été aimés.


Dans la tradition, on trouve d’innombrables descriptions de l’homme juste. Voyons-en quelques- unes. L’homme juste vénère les lois et les respecte, sachant qu’elles constituent une barrière qui protège les faibles de l’arrogance des puissants. L’homme juste ne se préoccupe pas seulement de son propre bien- être individuel, mais il veut le bien de toute la société. C’est pourquoi il ne cède pas à la tentation de ne penser qu’à lui-même et de s’occuper de ses propres affaires, aussi légitimes soient-elles, comme s’il s’agissait de la seule chose qui existe au monde. La vertu de la justice nous fait comprendre – et met l’exigence dans le cœur – qu’il ne peut y avoir de vrai bien pour moi s’il n’y a pas aussi le bien de tous.


C’est pourquoi l’homme juste veille sur son comportement, afin qu’il ne soit pas préjudiciable aux autres : s’il commet une erreur, il s’excuse. L’homme juste demande toujours pardon pour ses fautes. Dans certaines situations, il va jusqu’à sacrifier son bien personnel pour le mettre au service de la communauté. Il recherche une société ordonnée, où les personnes mettent en valeur leur fonction, au lieu d’utiliser leur fonction pour se mettre elles-mêmes en valeur. Il a horreur du favoritisme et ne participe pas dans les échanges de faveurs illégitimes. Il aime la responsabilité et il est exemplaire dans sa manière de vivre et promouvoir la légalité. 


Aussi, le juste évite les comportements nuisibles tels que la calomnie, le parjure, la fraude, l’usure, la moquerie, la malhonnêteté. Le juste est toujours fidèle à sa parole. Il rend ce qu’il a emprunté.  Il accorde un salaire équitable à tous les ouvriers.  Une personne qui n’accorde pas un salaire équitable à tous les ouvriers n’est pas une personne juste : elle est injuste.


Aucun de nous ne sait si, dans notre monde, les hommes justes sont très nombreux, ou s’ils sont aussi rares que les perles précieuses. Ce qui est certain, c’est que ce sont des hommes qui attirent la grâce et la bénédiction sur eux-mêmes et sur le monde dans lequel ils vivent. Les justes ne sont pas des moralistes qui portent la robe du censeur, mais des personnes droites qui « ont faim et soif de justice » (Mt 5,6), des rêveurs qui gardent dans leur cœur le désir d’une fraternité universelle. Et de ce rêve, spécialement aujourd’hui, nous avons tous un grand besoin.  Nous avons besoin d’être des hommes et des femmes justes, et cela nous rendra heureux.  Merci !


 


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