Hôpital Bambino Gesù : Le don, les soins, la communauté


Le samedi 16 mars dernier, le pape François s’est adressé aux directeurs et au personnel de l’hôpital pédiatrique « Bambino Gesù » dans la salle d’audience Paul VI. Vous trouverez ci-dessous la traduction de son discours.


Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue à vous tous !


Je suis très heureux de vous rencontrer, alors que vous commémorez le premier centenaire de la fondation de l’hôpital pédiatrique « Bambino Gesù ». 


Il y a un siècle, il a été donné au Saint-Siège par la famille Salviati : c’était le premier véritable hôpital dédié aux enfants. Le cadeau a été accueilli par Pie XI, qui a vu dans l’œuvre l’expression de la charité du pape et de l’Église envers les petits patients, et depuis lors, il est connu sous le nom d’« Hôpital du Pape ».


Prenons donc le temps de réfléchir avec gratitude à la richesse de cette institution, qui s’est développée au cours d’un siècle d’histoire. Je soulignerais trois aspects : le don, les soins et la communauté.


Le don


Aujourd’hui, « Bambino Gesù » est l’un des plus grands centres de recherche et de soins pédiatriques, un point de référence pour les familles qui viennent du monde entier.


Cependant, la notion de don, avec ce qu’il implique de gratuité, de générosité, de volonté et d’humilité, reste fondamentale, dans son histoire et dans sa vocation.


Il est bon de rappeler, à cet égard, le geste des enfants de la duchesse Arabella Salviati qui, au début de votre histoire, ont offert à leur mère leur tirelire afin de participer à la création de cet hôpital pour enfants : cela nous montre que cette grande œuvre se fonde également sur d’humbles dons, comme celui de ces jeunes au profit de leurs pairs malades.


Et dans la même veine, il est bon, à notre époque, de mentionner la générosité des nombreux bienfaiteurs grâce auxquels il a été possible de construire un centre de soins palliatifs à Passoscuro pour les très jeunes patients souffrant de maladies incurables.


Ce n’est que sous cette lumière que l’on peut comprendre pleinement la valeur de ce que vous faites, des plus petites aux plus grandes choses, et continuer à rêver pour l’avenir.


Pensons, par exemple, à la perspective d’un nouveau site à Rome, dont les prémisses ont été récemment définies dans un accord entre le Saint-Siège et l’État italien.


De même, l’engagement économique considérable, ordinaire et extraordinaire, lié à la protection et à l’entretien des structures et des équipements, à la garantie de la qualité professionnelle des médecins et des opérateurs, à la recherche scientifique, à l’accueil des enfants en difficulté du monde entier, offerts sans distinction de conditions sociale, de nationalité ou de religion. Dans tout cela, le don est un élément indispensable de votre être et de votre action.


Les soins


On peut dire que la science, et par conséquent la capacité de soigner, est la première des tâches qui caractérisent aujourd’hui l’hôpital du « Bambino Gesù ». C’est la réponse concrète que vous donnez aux demandes d’aide douloureuses des familles qui souhaitent que leurs enfants soient assistés et, si possible, guéris.


L’excellence dans la recherche biomédicale est donc importante. Je vous encourage à la cultiver avec le souci d’offrir le meilleur de vous-mêmes, et avec une attention particulière pour les plus fragiles, comme les patients atteints de maladies graves, rares ou ultra-rares. Et pour que la science et l’expertise ne restent pas l’apanage de quelques-uns, je vous invite à continuer à mettre les fruits de vos recherches à la disposition de tous, notamment là où ils sont le plus nécessaires, comme vous le faites par exemple en contribuant à la formation de médecins et d’infirmières en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient.


En ce qui concerne les soins, nous savons que la maladie d’un enfant concerne tous les membres de sa famille. C’est donc une grande consolation de savoir qu’il y a tant de familles prises en charge par vos services, hébergées dans des structures liées à l’hôpital et accompagnées par votre gentillesse et votre proximité. Ce sont des éléments qualifiants qu’il ne faut jamais négliger, même si je sais que vous travaillez parfois dans des conditions difficiles. Certaines choses peuvent être sacrifiées mais ni la gentillesse ni la tendresse. Il n’y a pas de soins sans relation, sans proximité et sans tendresse, à tous les niveaux.


Enfin, nous arrivons au troisième point : la communauté. 


L’une des plus belles expressions décrivant la mission du « Bambino Gesù » est « Des vies qui aident la vie ». Elle est belle parce qu’elle parle d’une mission réalisée ensemble, d’une action commune dans laquelle le don de chaque personne trouve sa place.


C’est là votre véritable force, et la condition nécessaire pour relever les défis les plus difficiles. En effet, le vôtre n’est pas un travail comme les autres : c’est une mission, que chacun exerce de manière différente. Pour certains, il s’agit de consacrer une vie entière ; pour d’autres, de donner un peu de son temps ; pour d’autres encore, de faire don de son sang, de son lait – pour les bébés hospitalisés dont la mère ne peut pas s’occuper -, et même d’organes, de cellules et de tissus, offerts par des personnes vivantes ou prélevés sur le corps de personnes décédées. L’amour pousse certains parents à faire le geste héroïque de consentir au don des organes de leurs enfants décédés. De tout cela, ce qui émerge, c’est une « solidarité » dans laquelle les différents dons contribuent au bien des jeunes patients.


Chers frères et sœurs, j’avoue que lorsque je viens au « Bambino Gesù », je ressens deux sentiments opposés : j’ai de la peine pour la souffrance des enfants malades et de leurs parents, mais en même temps je ressens une grande espérance, en voyant tout ce qui est fait pour les soigner. Je vous remercie ! Merci pour tout cela. Continuez à avancer dans cette œuvre bénie. Je vous bénis de tout cœur et je prie pour vous. Et vous aussi, s’il vous plaît, priez pour moi. Je vous remercie.


Je vous donne à tous ma  bénédiction : aux malades, aux médecins, aux infirmières et à toutes les personnes qui travaillent dans cet hôpital et pour cet hôpital. Prions Notre Dame de nous aider à continuer. Je vous salue Marie…


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Bulletin du bureau de presse du Saint-Siège, 16 mars 2024


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