Les médias laïcs font fi de la réalité chrétienne


Par Rafael LLanes


 


Les chaînes d’information et de télévision des pays à majorité chrétienne proposent des informations et des programmes qui n’évoquent que très peu la réalité religieuse des chrétiens pendant la Semaine Sainte : quelques anecdotes marginales, des commentaires critiques ou le silence. C’est ce que Zenit a pu constater lors de la dernière Semaine Sainte.


Dans l’édition du Jeudi Saint, par exemple, le journal espagnol El Mundo n’a repris que l’information de la présence du pape à la messe du dimanche des Rameaux, qui avait eu lieu quatre jours plus tôt, rapportant qu’il était apparu fatigué, sans avoir prononcé l’homélie aux 25 000 fidèles présents sur la Place Saint-Pierre. Aucun commentaire sur la présence de ces 25 000 personnes.


Une programmation religieuse inexistante pour Pâques 

Un autre exemple de la vision superficielle de ce que vivent les chrétiens pendant les jours saints se trouve dans le journal espagnol El País. Il a publié un éditorial le jeudi 28 mars dans lequel il commente que « aujourd’hui la programmation de Pâques est presque anecdotique sur TVE et inexistante sur le reste des chaînes de télévision » en Espagne. Sa perception de la réalité spirituelle de 15 millions d’Espagnols qui participent à des cérémonies religieuses, sans compter les processions qui rassemblent deux fois plus de personnes, se réduit à une information télévisuelle.


Ce même article consacre une attention particulière à une nouvelle marginale, à savoir la déclaration de Niurka Gibaja, responsable de « Yes, We Trans », le programme d’intégration sociale et professionnelle de la FELGTBI+ pour les personnes trans. Elle se présente comme une théologienne trans du petit groupe auquel elle appartient et déclare que « les croyants LGTBI+ ne veulent plus des miettes de l’Église ». Le reportage passe sous silence la grande majorité des croyants qui reconnaissent et apprécient la foi authentique des catholiques. 


El País présente également un débat entre César Rina Simón et Pablo D’Ors, intitulé « L’Espagne est-elle encore catholique ? » Le premier est un professeur d’université et écrivain, opposant public à la foi chrétienne ; le second est un prêtre qui se consacre à la promotion de la méditation et du monachisme parmi les laïcs. Il est fondateur des « Amigos del Desierto », une association catholique de laïcs consacrés qui, sans vivre en communauté dans le même monastère, se consacrent à la prière pour l’Église. 


Cependant, le débat souligne le fait que, selon le prêtre, les formes traditionnelles actuelles de l’Église catholique ne répondent pas aux sensibilités et au langage contemporains. Pour le journal, la synthèse du débat est que « les célébrations religieuses de la Semaine Sainte laisseraient penser à un engagement fort dans la religion, alors qu’il y a un postulat qui contraste avec la perte de vocations et de fidèles ». En d’autres termes, il faut surtout examiner les points négatifs de la vie ecclésiale pour l’évaluer.


El Pais complète l’information sur les chrétiens du Jeudi Saint en accusant les Espagnols Marcos Recolons et Ramón Alaix d’avoir protégé Alfonso Pedrajas, un prêtre pédophile bolivien qui a admis avoir abusé de 85 mineurs, un fait divers ancien mis en lumière à une date religieuse importante.


En France, Le Figaro

Le quotidien parisien Le Figaro multiplie les références à la vie chrétienne dans son édition du Vendredi Saint, avec trois articles sur la signification religieuse de ce jour : l’un intitulé « Vendredi Saint : quelles étaient les charges retenues contre Jésus ? », un autre avec le titre « Vendredi saint : Comprendre la crucifixion de Jésus par Ponce Pilate », et un autre enquêtant sur « Qu’est-ce que la Semaine Sainte ? ». Ces trois articles se concentrent sur les faits marquants des dates chrétiennes. 


Deux autres articles du Figaro sont plus anecdotiques. L’un analyse la situation de la papauté avec une couleur mystérieuse : « Fin de règne au Vatican : comment l’Église se prépare à l’après-François » L’autre article est un tabloïd : « Un artiste italien poignardé dans l’église de Capri au milieu d’une controverse avec les traditionalistes ».


L’exemple de la chaîne publique RTVE

Dans certains pays, les chaînes de télévision privées et publiques diffusent directement des programmes et des films religieux, que ce soit au Mexique, dans les pays d’Amérique du Sud ou en Espagne, où la chaîne publique RTVE diffuse des contenus religieux et retarde la diffusion de certaines séries profanes pour la semaine suivante, laissant la place à la retransmission d’événements religieux populaires. 


Maintenant que la Semaine Sainte est terminée, la représentation de la vie chrétienne sera réduite à la télévision dans ces pays. Voire inexistante.


Le New York Times aux États-Unis et le Times en Angleterre ne parlent pas des célébrations chrétiennes de Pâques, comme si la grande majorité de leurs lecteurs étaient insensibles à la réalité religieuse qui se renforce à cette période de l’année.


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