Personnes porteuses de handicap : une pastorale « non plus ‘pour’ mais ‘avec’ »



« Penser une pastorale non plus pour, mais avec » : c’est la nouveauté que revêt la pastorale des personnes porteuses de handicap, à la fois pour le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, mais aussi pour les communautés ecclésiales, qui doivent faire preuve de créativité, a estimé le secrétaire du dicastère, le p. Alexandre Awi Mello, lors de la conférence de presse, organisée ce 25 novembre 2021 au Vatican pour présenter le message du pape François à l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, le 3 décembre prochain.


Sont intervenus le p. Alexandre Awi Mello, ISch., secrétaire du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, Vittorio Scelzo, du même dicastère, chargé de la pastorale des personnes âgées et des personnes avec un handicap, et Antonietta Pantone, de la Communauté Foi et Lumière.


Une nouveauté pastorale


La pastorale des personnes avec un handicap représente une nouveauté pour le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, a d’emblée souligné le p. Awi Mello, parce que « depuis toujours, nous sommes habitués à ne penser aux personnes avec un handicap qu’à partir de leur besoin d’être aidées, et à ne pas considérer, ou à peine, ce qu’elles peuvent apporter à nos communautés ecclésiales ».


Le secrétaire du dicastère romain a affirmé la détermination de celui-ci à « investir beaucoup d’énergie » sur cette question concernant « à la fois le laïcat, la famille et la défense de la vie » : « nos communautés ecclésiales doivent s’habituer à une pastorale transversale capable de mettre en réseau les différentes compétences et spécialisations », a-t-il insisté. Il s’agit de « penser une pastorale non plus pour, mais avec ».


Des fidèles laïcs à part entière


Les personnes ayant un handicap sont des « fidèles laics » comme tous les chrétiens, « en vertu de leur baptême ». D’ailleurs, a souligné le prêtre brésilien, en affirmant que l’Evangile est pour tous, le pape François veut dire que « la voie chrétienne est accessible, qu’elle peut être parcourue par tous ».


Le message du pape rappelle que chacun d’eux est un « sujet ecclésial », les invitant à « s’engager généreusement dans le parcours synodal » : les acteurs de cette nouvelle pastorale ne sont donc plus tant les associations spécialisées ou les ‘caregivers’, même si ceux-ci « méritent une attention » particulière, mais les personnes ayant un handicap.


Pour le père Alexandre, le parcours synodal sera « un banc d’essai » : il s’agira de « comprendre comment écouter ces personnes » tout en les aidant « à prendre conscience » de l’appel qu’elles ont reçu « en ce temps particulier de la vie de l’Eglise ».


Le fil rouge de l’amitié


Pour Vittorio Scelzo, l’amitié est « la catégorie la plus adaptée pour saisir la manière particulière dont les personnes ayant un handicap – spécialement celles qui ont un handicap intellectuel – vivent leur foi et leur expérience spirituelle. Cette manière joyeuse et affective d’être chrétiens reflète « l’amitié gratuite et exagérée de Jésus ».


Le pape montre combien ce chemin de l’amitié est « simple, accessible à tous, mais nullement ingénu », a fait observer ce laïc. Et François explique dans son message que la communauté ecclésiale sera « enrichie » par le synode si, à travers un processus « participatif et inclusif », elle sait accueillir ses enfants ayant un handicap.


Un nouveau regard sur le handicap


Vittorio Scelzo relève dans le texte une « nouvelle compréhension du handicap » : « Le pape l’explicite lorsqu’il dit que ce n’est pas une maladie, mais le résultat de l’interaction entre les barrières qu’érige la société et les limites de chacun ». Une « affirmation importante » qui doit renouveler la pastorale, estime-t-il.


La campagne #IamChurch (Je suis l’Eglise), qui sera lancée le 6 décembre prochain, montrera les vidéos de 5 témoignages de chrétiens ayant un handicap, du Mexique à la France, en passant par l’Italie. Elle montrera « une humanité souriante », l’une des « multiples faces de ce magnifique polyèdre qu’est l’Eglise ».


Le témoignage d’Antonietta


Antonietta Pantone, 31 ans, habite dans la banlieue de Rome. Pour moi, dit-elle, « l’amitié est fondamentale : être amis et avoir des amis. Cela signifie que je peux compter sur quelqu’un et que quelqu’un peut compter sur moi. C’est ce qui se passe avec Jésus ».


La jeune femme italienne n’a pas « toujours trouvé facilement des amis ». C’est dans les sacrements de l’Eucharistie et de la Confirmation qu’elle a fait l’expérience de l’amitié de Jésus : « il me tendait la main et voulait être avec moi, avec Antonietta, avec mes difficultés ». Une amitié « fondamentale » qui a « fait grandir ma force intérieure », témoigne-t-elle. « Je sais que j’ai un ami à mes côtés dans les épreuves de la vie ».


Avec la communauté Foi et Lumière, Antonietta a pu « voir que l’Evangile n’exclut personne, qu’il est pour tout le monde » et partager sa foi avec d’autres.


« Je suis contente que le pape ait écrit que je suis importante pour l’Eglise, qu’on a besoin de moi », a-t-elle déclaré avant de conclure : « Je suis certaine que nous avons tous une blessure, une difficulté. Les miennes se voient, celles des autres non ».




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