Unité des chrétiens : la guerre interpelle « la conscience de chaque chrétien », dit le pape


Le pape François affirme qu’« aujourd’hui, face à la barbarie de la guerre », l’ « aspiration à l’unité » des chrétiens « doit être ravivée ». La guerre en Ukraine, « cruelle et insensée comme toute guerre, a une dimension plus grande et menace le monde entier, et ne peut manquer d’interpeller la conscience de chaque chrétien et de chaque Église », souligne-t-il.


En recevant les participants à la session plénière du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, ce vendredi 6 mai 2022, le pape a déclaré que « l’annonce de l’Évangile de la paix, de cet Évangile qui désarme les cœurs avant même les armées, ne sera plus crédible que s’il est annoncé par des chrétiens enfin réconciliés en Jésus, Prince de la Paix ».


Dans son discours, le pape souligne qu’ « un premier résultat œcuménique significatif de la pandémie a été une conscience renouvelée de l’appartenance à l’unique famille chrétienne », « une conscience enracinée dans l’expérience de partager la même fragilité et de ne pouvoir compter que sur l’aide de Dieu ».


Aujourd’hui, pour un chrétien, poursuit-il, « il n’est pas possible d’aller seul avec sa propre confession. Soit nous marchons ensemble, toutes les confessions fraternelles, soit nous ne marchons pas ».


Le pape met en garde contre l’ « autosuffisance » et l’ « autoréférentialité, qui sont de sérieux obstacles à l’œcuménisme » : « Dans certains pays, dit-il, il y a certains réveils égocentriques – pour ainsi dire – de certaines communautés chrétiennes qui reculent et ne peuvent pas avancer. Aujourd’hui, soit nous marchons tous ensemble, soit nous ne pouvons pas marcher, répète-t-il. Cette conscience est une vérité et une grâce de Dieu. »


La guerre en Ukraine « un nouveau défi tragique »


Avant même la fin de l’urgence sanitaire, note le pape François, « le monde entier était confronté à un nouveau défi tragique, la guerre en cours en Ukraine ». Les guerres régionales « n’ont jamais manqué depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », constate-t-il, « mais comme elles sont loin, on ne les voit pas », alors que cette guerre « est proche et nous fait réagir ».


La guerre en Ukraine nous invite à nous demander ce que peuvent faire les Églises « pour contribuer au ‘développement d’une communauté mondiale, capable de réaliser la fraternité à partir de peuples et de nations qui vivent dans l’amitié sociale’ » (Fratelli tutti, 154). « C’est une question à laquelle nous devons réfléchir ensemble », dit le pape.


Il souligne qu’« ignorer les divisions entre chrétiens, par habitude ou par résignation, signifie tolérer cette pollution des cœurs qui rend fertile le terrain des conflits ».


« L’annonce de l’Évangile de la paix » n’est « crédible » que si elle se fait par « des chrétiens enfin réconciliés en Jésus », des « chrétiens animés par son message d’amour universel et de fraternité, qui dépasse les frontières de leur propre communauté et nation ».


Concile de Nicée : le 1700e anniversaire


Le pape salue la réflexion du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens sur « la façon de célébrer de manière œcuménique le 1700e anniversaire du premier Concile de Nicée, qui aura lieu en 2025 ». « Le style et les décisions du Concile de Nicée, dit-il, doivent éclairer la voie œcuménique actuelle et susciter de nouveaux pas concrets vers l’objectif du plein rétablissement de l’unité des chrétiens. »


Étant donné que le 1700e anniversaire du Concile « coïncide avec l’année jubilaire », le pape « espère que la célébration du prochain jubilé aura une dimension œcuménique pertinente ».


Le pape rappelle que le premier Concile œcuménique « était un acte synodal et qu’il a également manifesté la synodalité au niveau de l’Église universelle comme forme de vie et d’organisation de la communauté chrétienne », d’où l’invitation adressée aux Conférences épiscopales à « chercher des moyens d’écouter, au cours du processus synodal actuel de l’Église catholique, les voix des frères et sœurs d’autres confessions sur les questions qui interpellent la foi et le diaconat dans le monde d’aujourd’hui ».


« Marcher comme des frères »


En concluant son discours, le pape invite les chrétiens à « marcher ensemble ». « Il est vrai que le travail théologique est très important et nous devons réfléchir, dit-il, mais nous ne pouvons pas attendre pour faire le chemin de l’unité que les théologiens soient d’accord. »


Une fois, raconte le pape François, « un grand théologien orthodoxe m’a dit qu’il savait quand les théologiens seraient d’accord. Quand? Le lendemain du jugement dernier, m’a-t-il dit. Mais en attendant ? Marcher comme des frères, dans la prière commune, dans les œuvres de charité, dans la recherche de la vérité. Comme des frères. Et cette fraternité est pour nous tous. ».


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